Quand Hugo séduit Marquise
Retour bien tardif sur le Salon de Marquise, je l'avoue, mais je ne pouvais refermer la page de cette première édition sympathique sans vous en livrer quelques lignes et quelques photos souvenirs.
Tout d'abord, pourquoi Hugo et pourquoi Marquise? Quels liens secrets unissent le créateur génial des "Misérables" et cette petite commune du Pas-de-Calais de moins de 5000 âmes?
Parce que c'est à Marquise que notre voyageur, de retour de Belgique pour être précis, fit halte dans un ancien relais de poste, aujourd'hui disparu. De nos jours, à défaut de cette hôtellerie du XVIIIème, ne subsiste que le banc de pierre sur lequel le grand homme s'est assis; sans doute pour rêvasser, peut-être pour souffler afin d'effacer les désagréments du voyage.
Ce n'est qu'un banc, me direz-vous? Vous n'y êtes pas! A marquise, LE banc de pierre de Victor Hugo est aussi notoire que LE Manneken-Pis de bronze pour les bruxellois, et que LA Tour Eiffel en fer pour les parisiens! D'ailleurs, je vous mets au défi de le découvrir sans éprouver la moindre émotion.
Le banc de pierre sur lequel Victor Hugo s'est assis lors d'une halte dans la ville de Marquise (62)
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Assurée de la sympathie qu'éprouvent les marquisiens pour Hugo, je ne fus pas surprise de voir surgir son clone du XXIème siècle au détour d'une allée du Salon, sous les traits du comédien Jean-Marie Fontaine. Celui-ci, accompagné du metteur en scène Dominique Martens, se tenait en galante compagnie avec deux protagonistes de la troupe du spectacle son et lumière, qui se joue chaque été dans le cadre somptueux de la citadelle de Montreuil sur Mer.
(8 représentations en Juillet et Août avec 300 figurants bénévoles, une cavalerie, des effets pyrotechniques) .
Pour la petite histoire, notre ami Victor, qui était décidément un infatigable voyageur, s'est arrêté aussi le 04 septembre 1837 à Montreuil sur Mer. Tout porte à croire que la cité historique ne l'ait pas laissé indifférent puisque qu'il y situera l'essentiel de la première partie de son œuvre les Misérables.
Dominique Martens, auteur et metteur en scène du spectacle son et lumière "Les Misérables à Montreuil sur Mer". |
Les Salons du livre foisonnent d'intrépides en tous genres, de personnages atypiques amoureux de la vie et de rêveurs passionnés. Les centaines de livres empilés sur les tables attestent de leurs exploits véridiques ou fictifs qui prennent vie sous leur plume intarissable. A chaque narrateur son univers, ses convictions, son message à transmettre, et la saveur inégalable de ses souvenirs fruités, acidulés ou amers. La belle Marquise m'a permis de croiser trois personnages attachants dont les parcours ne sont pas ordinaires.
L'un deux, Jean-François Mercier, un ex-gendarme chargé de la sécurité des intérêts de l'Union Européenne, a vécu dans la péninsule arabique entre 2009 et 2015. Son premier ouvrage "Cher Yemen, je m'en vais" relate cette période de sa vie et son amour inconditionnel pour ce peuple auquel il rend hommage. Ce pays étant le deuxième le plus armé du monde après les Etats-Unis (55 millions d'armes pour 26 millions d'habitants), l'auteur a connu la proximité d'Al-Quaïda et l'horreur de l'attentat. Son livre est un cri d'amour pour un peuple innocent abandonné de tous.
Jean-François Mercier, auteur de "Cher Yemen, je m'en vais" |
Autre personnage, autre destin. Parce que, selon ses dires, "dans la vie il n'y a pas que des tribunaux" Rodolphe Piret s'est fait plaisir. Il a choisi de délaisser sa robe d'avocat durant les Salons pour se glisser dans la peau d'un jeune auteur et accomplir, de ce fait, son rêve d'écriture qui le titillait depuis plusieurs années.
Le pari est réussi. Son premier roman "Le chat noir et la pie" a vu le jour. Son héros, Yann, est un jeune avocat (tiens donc?) qui porte son excès de gentillesse comme un fardeau trop lourd. Il se sent incompris, différent de ses confrères dont la cupidité exacerbée fait la part belle aux affaires au détriment de l'humain. Il faudrait un miracle pour aider le héros à surmonter son malaise. La chance lui sourira sous une forme inattendue.
Patrick Lecointe - Historien de l'aviation pionnière française et passionné |
Après le Salon, la récréation !
Mort de rire! Entre chahut et franche rigolade! |
Cherchez l'erreur... |
Un dernier bravo à l'équipe organisatrice qui s'est démenée sans compter avec gentillesse et bonne humeur. Café chaud et croissants à l'arrivée, déjeuner sympathique et cocktail du soir avant le départ! Une première réussie que je n'oublierai pas de sitôt.
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