Brigitte Cassette au Musée Grévin

L'annonce n'est pas erronée ! Elle est juste un peu déformée... tout comme les reflets que nous renvoient ces miroirs fantaisistes, introduisant les visiteurs, au terme d'un long couloir, jusqu'aux entrailles du célèbre antre parisien.Le Musée Grévin, je m'y trouvais donc à l'occasion d'un court séjour à la capitale, mais bien en chair en os, ce qui n'est pas, somme toute, pour me déplaire.


Figurez-vous que près de trois cents célébrités y sommeillent, impassibles, depuis des lustres, dans une promiscuité silencieuse de bon aloi. Aussi, c'est sur la pointe des pieds que je me suis approchée pour ne pas les réveiller. Et à demi-mots, à bas bruits, les illustres auteurs m'ont confié quelques uns de leurs secrets.
Amélie Nothomb a joué l'indifférente. Pourquoi pas? M'a-t-elle seulement remarquée sous les rebords de son haut de forme noir corbeau? J'en doute.




Luchini n'a pas daigné me tendre l'oreille. Pourtant je l'aime bien. J'aime ses envolées lyriques et passionnées, j'adore les citations qu'il extirpe de sa mémoire comme un magicien sort un lapin blanc de son chapeau.














Manque de chance, Bernard-Henry Lévy n'était pas trop abordable non plus ce jour-là. A quoi pensait-il au juste? Quelle était la nature de cette interrogation qui l'obsédait au point d'en oublier sa tasse de thé et de rester imperméable à mes questions candides? Je l'ignore encore.






Alors je l'ai quitté, pour vivre un instant de complicité rare avec Marguerite Yourcenar. Telle une grand-mère bienveillante, cette grande dame m'a délivré quelques bribes de ses "souvenirs pieux" dont l'origine lointaine fit qu'elle s'égara quelque peu dans les méandres de son récit.




Puis j'ai repéré Victor Hugo et je l'ai interpellé, comme un ami, comme un vieux frère. "Mon époque est dépassée!" soupira-t-il. "La plume rechigne à courir sur le papier, mais les doigts, fort heureusement, continuent d'exulter, de s'exprimer sur les claviers, afin de libérer les tourments et les bontés du coeur".


Hugo refermait derrière lui le chapitre de cette journée fantasque, comme un grand chef, comme un seigneur. Avant de se rendormir, il me désigna l'horizon, puis me chuchota au creux de l'oreille : "Petite, vois-tu là-bas les merveilles qui t'attendent? Montre-toi digne de tes rêves. Si le moindre d'entre eux coûte un prix exorbitant, sa valeur définitive demeure proportionelle à la force de tes combats. Ne te décourages jamais, avance seulement une ligne après l'autre".


Songeuse, je m'apprêtais à quitter les lieux, lorsqu'un appel insistant résonna dans une autre salle. C'était Gandhi qui me faisait signe. Il m'assura en secouant la tête:"Ton chemin sera long, trés long... déroutant, sinueux, ardu, mais tu le vaincras si tu n'omets pas de fixer tes yeux sur l'essentiel".




Qu'est-ce donc, l'essentiel? lui ai-je demandé.

"L'essentiel, c'est d'aimer, bien sûr".


Je sortis du Musée troublée. Ces réminiscences des voix du passé avaient éclairé mon avenir...





http://www.grevin.com/

Commentaires

Merci Corinne!

Avoue que tu as douté au moins une seconde...C'était l'effet escompté, bien sûr! Si l'on est pas encore des célébrités , on a le droit de rêver et surtout de s'amuser!
Bisous

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